Pourquoi et comment investir dans une entreprise ?

par Arnaud Sylvain | Economie

Juil 01

Pourquoi et comment investir dans une entreprise

Vous envisagez d’investir dans une entreprise mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Cet article est pour vous.

 


Sommaire


Investir dans une entreprise ?

Investir, c’est placer son argent pour espérer en obtenir un rendement financier. Investir dans une entreprise, c’est donc lui apporter des fonds pour qu’elle dégage des bénéfices et que vous en profitiez en retour.

Il existe deux façons d’investir dans une entreprise : vous pouvez acquérir une part de son capital ou lui prêter de l’argent pour financer ses projets.

Investir en devenant associé ou actionnaire d’une entreprise

Lorsque vous investissez dans le capital d’une entreprise, vous achetez des parts de son capital Lorsque l’entreprise est cotée en Bourse, ce sont des actions. La détention de parts d’une entreprise vous donne des droits. Ces droits varient selon la forme juridique des sociétés mais il existe un certain nombre d’attributs fondamentaux attaché à la qualité d’associé.

  • Le droit à l’information : l’associé a le droit de recevoir et de pouvoir demander en cours de vie sociale aux dirigeants et aux organes décisionnaires de la société, des informations sur le déroulement des activités de la société.
  • Le droit de vote : C’est la possibilité pour l’associé de participer aux décisions communes au cours de la vie sociale de la société, notamment dans la modification des statuts. Cela concerne la désignation des gérants, l’approbation des comptes, l’augmentation de capital, le changement de dénomination sociale, le changement d’adresse sociale et toute autre décision qui nécessite une modification des statuts.
  • Le droit aux dividendes : À la fin d’un exercice, les associés peuvent décider de la distribution de tout ou partie des bénéfices si le résultat est positif. Cependant, le droit aux dividendes n’est pas systématique. Un associé ne peut exiger d’être rémunéré s’il n’y a aucun bénéfice ou si aucune attribution n’est décidée.

Associé ou actionnaire ?

Un actionnaire ou associé détient un droit de propriété d’une entreprise appelé action ou part sociale. Dans une Société Anonyme (SA) et une Société par Actions Simplifiée (SAS), on parle d’actions alors quand dans une Société à Responsabilité Limitée (SARL), on évoque le terme de parts sociales.

L’ensemble des actions ou parts sociales compose le capital social. Le capital social n’a rien à voir avec le chiffre d’affaires d’une entreprise : le premier indique le montant investi par les actionnaires et les associés, le second indique le montant total des ventes en biens et services sur une année.

source : L-Expert-Comptable.com

Investir en prêtant de l’argent

Vous pouvez aussi investir dans une entreprise en lui prêtant de l’argent, en faisant l’acquisition d’obligations ou sous la forme d’un contrat de prêt. Dans les deux cas, le créancier reçoit une rémunération pour son prêt : des coupons pour les obligations, des intérêts pour les contrats de prêt.

Les obligations présentent en revanche deux avantages par rapport aux contrats de prêt :

  • Une obligation est un titre financier qui offre le droit de participer à des assemblées d’obligataires (détenteurs d’obligations) dont le rôle principal est de désigner des représentants qui pourront assister aux assemblées générales d’actionnaires en tant qu’observateurs.
  • Une obligation peut être échangée. Les obligations ont un propriétaire (le porteur) et une valeur, elles peuvent être achetées ou vendues avant leur maturité. Cependant, s’il existe un marché pour les obligations cotées, il n’existe pas de marché organisé pour les obligations privées non cotées. Il existe alors un risque de liquidité (difficulté voire impossibilité de trouver un acquéreur).

Contrairement à un actionnaire ou un associé pour lesquels le versement d’un dividende n’est pas automatique, un créancier aura la garantie d’un revenu régulier. Par contre, la valeur d’une action ou d’une part sociale pourra progresser beaucoup plus que celle d’une obligation.

Être associé peut donc se révéler beaucoup plus rémunérateur qu’être créancier (les actions sont généralement plus rentables que les obligations). C’est aussi plus risqué. Ainsi, il faut avoir qu’en cas de difficultés financières, les prêteurs sont remboursés avant les actionnaires.

Vous investirez donc dans une entreprise pour participer à son développement et/ou lui permettre de financer ses projets. Dans les deux cas, vous espérerez en être récompensé, soit par le versement d’intérêts périodiques, soit par des dividendes et une croissance de la valeur de vos parts ou actions. Au moins, vous savez dans quoi vous investissez votre argent.

Quels sont les différents moyens d’investir dans une entreprise ?

La Bourse

Pour investir dans une entreprise, vous pouvez acheter des actions d’entreprises cotées.

La valeur d’une action cotée en Bourse varie en fonction des anticipations des investisseurs sur l’évolution des bénéfices de l’entreprise. Compte tenu de l’incertitude sur le cours des actions, investir en Bourse, c’est accepter le principe que le montant de son épargne fluctue en permanence. C’est le risque à prendre pour espérer obtenir un rendement supérieur à celui des placements sans risque.

Vous pouvez également acheter des obligations d’entreprises.

Une obligation est généralement remboursée à son échéance en une seule fois, mais conservez bien à l’esprit que l’émetteur peut faire faillite. Pour estimer ce risque de défaut, vous pouvez vous tourner vers les agences de notation.

Les agences de notation financière (Moody’s ou Standard and Poor’s, etc.) se chargent d’évaluer le risque de solvabilité des emprunteurs. Elles mesurent précisément le risque de non-remboursement des dettes que présente l’emprunteur.

Vous pouvez par ailleurs vendre vos obligations sur les marchés financiers avant leur échéance. Toute revente d’une obligation avant son échéance peut entraîner un gain, mais également une perte en capital car la valeur de marché des obligations fluctue.

Vous pouvez acquérir des actions et des obligations directement, ou par l’intermédiaire d’OPC (organismes de placement collectifs). Avec les OPC, vous achetez des parts d’un portefeuille diversifié déjà constitué et géré par un professionnel. Vous avez accès à des OPC actions, des OPC obligataires ou encore des OPC diversifiés combinant actions et obligations.

Les obligations acquises en direct se logent dans un compte titres. Les actions en direct peuvent également être détenues au sein d’un compte titres. Elles peuvent aussi être acquises via un PEA ou une assurance vie, de même que les OPC.

Investir dans des entreprises non cotées via des fonds de capital investissement (FCPR, FCPI, FIP)

Le capital investissement (ou private equity) est la prise de participations dans des sociétés non cotées en bourse, afin de permettre le financement de leur démarrage, de leur développement ou encore de leur transmission/cession.

Il existe trois types de fonds de capital-risque :

  • Les FCPR (fonds communs de placement à risques), qui sont investis en titres d’entreprises non cotées en Bourse à hauteur de 50 % minimum.
  • Les FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation), qui sont investis en titres de sociétés innovantes non cotées en Bourse à hauteur de 60 % minimum.
  • Les FIP (fonds d’investissement de proximité), qui sont investis dans des PME régionales non cotées en Bourse à hauteur de 60 % minimum.

Les FCPI et les FIP sont deux catégories spécifiques de FCPR.

Les FCPR peuvent vous permettre d’avantages fiscaux mais ce sont des produits très risqués (leurs performances sont très incertaines et certains osent même parler d’arnaque à leur égard) et illiquides. Ainsi, il sera impossible d’obtenir le rachat de vos parts de FCPR pendant la durée de vie du fonds (qui peut aller jusqu’à 10 ans, voire plus). Vous devrez attendre la dissolution du fonds.

Les supports qui accueillent ces fonds sont aussi ceux dans lesquels vous pouvez loger des actions d’entreprises cotées : compte titres, PEA, PEA PME, et parfois sous forme d’unités de compte dans un contrat d’assurance vie.

Quelles questions se poser avant d’investir dans un FCPR, FCPI, FIP ?

Quelles question se poser avant d'investir dans un FCPR, FCPI, FIP ?
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Le financement participatif

Qu’il s’agisse du crowdfunding (achat de parts sociales) ou du crowdlending (contrat de prêt), il s’agit de financer une entreprise ou un projet par des particuliers et/ou des institutionnels.

Crowdfunding

Le financement participatif par souscription de titres est une forme de crowdfunding permettant à un investisseur souscrire des actions dans une société non cotée. Vous participez ainsi au développement d’une PME ou d’une start-up, dans l’espoir de bénéficier de potentielles plus-values à moyen/long terme. Les sociétés dans lesquelles vous investissez sont non cotées, ce qui signifie que les parts que vous détenez seront peu liquides et ne pourront pas forcément être cédées.

Crowdlending

Le crowdlending est un système est basé sur le principe du prêt rémunéré. L’investisseur finance le projet d’une PME ou d’une TPE en échange d’un retour sur investissement. Le projet est ouvert sur une période de levée de fonds définie. Le crowdlending est donc un moyen de financement alternatif au secteur bancaire classique. Pour l’épargnant, le prêt est un investissement avec un taux rémunérateur. Son compte est crédité avec des mensualités fixes, comprenant une part du capital remboursé et les intérêts acquis.

Même si les risques du crowdlending sont théoriquement moins élevés que ceux du crowdfunding (de même que les obligations sont moins risquées que les actions), vous devez être conscient que les risques sont réels : parmi les entreprises qui recourent au crowdlending, beaucoup n’ont pu avoir accès au crédit bancaire et se trouvent donc contraintes d’offrir des rendements élevés pour se financer.

Ne l’oubliez pas, rendement et risque sont liés.

Les ICO (Initial Coin Offering)

Une offre au public de jetons (Initial Coin Offering ou ICO) est une opération de levée de fonds par laquelle une société ayant un besoin de financement émet des jetons (« tokens »), auxquels les investisseurs souscrivent principalement avec des crypto-monnaies. Ces jetons peuvent leur permettre d’accéder, dans le futur, à des produits ou services de cette société.

Les tokens sont émis par l’organisation à l’origine de l’ICO et peuvent être acquis par quiconque lors de l’ICO. À l’issue de l’ICO, les tokens sont vendables et achetables sur des plateformes d’échange, à un taux dépendant de l’offre et de la demande. Les tokens ont par ailleurs vocation à être utilisables dans le projet financé par l’ICO. Leur valeur est donc censée dépendre du service fourni in fine par l’entreprise à l’origine de l’ICO.

Les tokens ne représentent pas des parts de l’entreprise. Acheter des tokens lors d’une ICO revient en fait à pré-payer le produit ou le service appelé à être développé.

Les ICO sont des opérations particulièrement risquées. L’AMF rappelle ainsi que l’investissement dans une offre au public de jetons (ICO) comporte des risques de perte partielle ou totale du capital investi. Aucune garantie n’est donnée quant à la liquidité des jetons au cours de l’offre, l’existence effective d’un marché secondaire permettant d’échanger ces jetons, ni même leur valeur en devise (Euro, Dollar, etc.).

Il existe donc différents moyens d’investir dans une entreprise, qui sont tous risqués (vous pouvez y perdre tout ou partie de votre argent). Soyez donc prudent et ne vous laissez pas appâter par des promesses de rendement élevé. Si vous êtes novice, mieux vaut être accompagné par un professionnel… D’autant plus si le krach du siècle se produit.

Peut-on évite LE krach boursier du siècle ?

Peut-on éviter LE krach boursier du siècle ? [Olivier Passet]
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Arnaud Sylvain, conseiller financier indépendant

Titulaire d'un master en gestion de patrimoine et docteur en économie.

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