Quel est le meilleur placement ?

par Arnaud Sylvain | Finances personnelles

Nov 15

Quel est le meilleur placement ?

Si vous avez de l’argent à placer, vous vous êtes forcément posé cette question : Quel est le meilleur placement ? La question est simple mais la réponse est multiple.

 


Résumé vidéo

2 minutes pour trouver le meilleur placement
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Le meilleur placement n’est ni une enveloppe ni un dispositif

Vous entendrez parfois que l’assurance vie est un meilleur placement que le PEA, qu’un investissement en loi Pinel est moins intéressant qu’une location meublée, que le compte à terme est la solution ultime dans l’environnement actuel de taux élevés, etc.

Attention à ne pas confondre le contenant et le contenu.

Vous pouvez avoir des verres en cristal mais si vous y versez un mauvais vin, vous serez déçu.

En soi, une assurance vie ou un PEA n’est ni un bon ni un mauvais placement. Tout dépend de ce que vous mettez dedans. Il en est de même pour la défiscalisation immobilière. Tout dépend du bien et du prix d’acquisition.

Le meilleur placement n’existe pas

Le meilleur placement serait un produit qui vous procurerait un rendement très élevé et stable sans risque de perte et avec la possibilité de récupérer votre argent tout moment. Ce serait par exemple un livret A avec un taux de 25 %.

Autant vous prévenir tout de suite, ce placement miracle n’existe pas et n’existera jamais.

Pourquoi ?

Parce que vous n’aurez jamais du rendement sans prise de risque. Par contre, vous pourrez avoir du risque sans rendement.

Le couple rendement-risque
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Si vous voulez du rendement, il faudra accepter de prendre des risques. Il faudra par exemple accepter

Tous les placements qui procurent du rendement sont risqués. Ces risques sont divers, parfois cachés, mais ils existent.

Ce placement rentable, sans risque et immédiatement disponible n’existe pas mais pourtant, vous verrez régulièrement des offres qui vous le proposent.

Bien entendu, ces offres sont mensongères. Soit parce que le produit ne correspond pas totalement à sa description (il est moins rentable ou plus risqué que prévu), soit parce que ce produit n’existe tout simplement pas et que c’est une arnaque.

Si vous voyez une offre trop belle pour être vraie, restez à l’écart.

Dès lors que vous ne pouvez avoir du risque sans rendement, vous devrez faire des compromis et arbitrer entre ces deux dimensions.

Cet arbitrage dépendra de plusieurs paramètres, et notamment :

  • de vos objectifs
  • de votre horizon temporel
  • de votre tolérance au risque

Le meilleur placement dépend de vos objectifs

Vous ne placerez pas dans le même produit selon que vous souhaitez vous constituer une épargne de précaution ou faire fructifier un capital sur le long terme.

Votre épargne de précaution, c’est l’épargne que vous mettez de côté en cas d’imprévu. Et comme l’imprévu ne prévient pas, cette épargne doit être immédiatement disponible et placée sur un support sans risque. L’épargne de précaution a un couple rendement-risque faible (faible risque, faible rendement) car elle doit être sécurisée. Vous devez pouvoir compter dessus lorsque vous en aurez besoin.

Si vous voulez faire fructifier un capital sur le long terme, vous aurez besoin de rendement. Vous devrez donc prendre des risques. Vous pourrez prendre le risque que votre argent ne soit pas immédiatement disponible ou que votre rendement connaisse de fortes variations (c’est le rendement moyen qui vous intéressera). Dans ce cas, vous investirez dans des placements avec un couple rendement risque élevé.

Le meilleur placement dépend de votre horizon temporel

Vous n’investirez pas votre argent de la même façon selon que vous placez pour 1 an ou pour 10 ans.

Plus votre horizon temporel sera court, moins vous devrez rendre de risques.

Pourquoi ?

Parce que si le risque se matérialise et que vous perdez de l’argent, votre horizon sera trop court pour récupérer ces pertes.

Ainsi par exemple, si votre horizon de placement est de 2 ans et que vous subissez un krach boursier qui vous fait perdre la moitié de votre investissement, il est peu probable que ces pertes soient comblées d’ici deux ans.

À l’inverse, si votre horizon temporel est long, vous perdez peut-être de l’argent en investissant sur des supports trop sécurisés.

Le meilleur placement dépend de votre tolérance au risque

Le rendement est la dimension qui est la plus souvent mise en avant lorsqu’il s’agit de placements. La question la plus fréquemment posée, c’est :

Combien ça rapporte ?

Or ce n’est pas ce qui importe le plus. La vraie question, c’est :

Quel est le risque ? Combien ça peut me coûter ?

Ce qui importe, ce n’est pas le niveau de rendement que vous pouvez atteindre. C’est le niveau de perte en capital que vous pouvez supporter.

Nous avons tous une tolérance aux pertes qui nous est propre.

Certains accepteront sans sourciller de perdre potentiellement plus de la moitié de la valeur de leur investissement tandis que d’autres n’envisagent même pas de perdre plus de -10 % de leur capital, même potentiellement.

Il est donc primordial que vos investissements tiennent compte de cette tolérance aux pertes.

Pourquoi ?

Parce que si vous dépassez votre seuil de tolérance, vous voudrez que la douleur s’arrête. Vous n’attendrez pas qu’elle se calme. Vous préférerez vendre plutôt que d’attendre. Et si vous vendez, vous subirez des pertes intolérables. Autant dire que c’est le pire scénario.

Il est donc essentiel que vos placements ne dépassent pas ce seuil.

C’est ce seuil qui déterminera ensuite le rendement que vous pouvez espérer. Pas l’inverse.

Si votre tolérance aux pertes est faible, vous ne pourrez prétendre à des rendements élevés.

En conclusion

Ce n’est pas parce que le meilleur placement n’existe pas qu’il n’y a pas des placements qui sont meilleurs que d’autres. Mais ils doivent s’apprécier en tenant compte de ces différentes dimensions que sont vos objectifs, votre horizon de placement et votre tolérance au risque.

Le placement qui est le meilleur pour vous ne sera pas forcément toujours le même.

Le placement qui est le meilleur pour vous ne sera pas forcément le meilleur pour votre voisin.

Mais finalement, peu importe que vous trouviez le meilleur placement. Ce qui compte, c’est que vous trouviez un placement qui vous convienne.

Et surtout, n’oubliez pas de diversifier vos placements.

Arnaud Sylvain, conseiller financier indépendant

Titulaire d'un master en gestion de patrimoine et docteur en économie.

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