Un placement ne se limite pas à ce qu’il vous rapporte. Vous devez aussi tenir compte de ce qu’il peut vous coûter et vous assurer que les risques que vous prenez sont compatibles avec votre sensibilité au risque. Mais au fait, quels sont ces risques ?
Lorsque vous investissez, vous recherchez du rendement. Celui-ci peut provenir du revenu de votre placement (intérêts ou dividendes pour un placement financier, loyer pour un bien immobilier) ou d’une plus-value lors de la cession.
S’il est compréhensible de vouloir rechercher le rendement le plus élevé, vous ne devez pas oublier que le rendement et le risque sont liés. Plus le rendement sera élevé, plus le risque le sera également. Par conséquent, vous rechercherez le rendement le plus élevé compatible avec votre sensibilité au risque.
Plus vous prenez de risques avec votre argent, plus vous exigez un rendement élevé. Il en est de même dans votre environnement professionnel avec les différentes primes qui existent et qui rémunèrent une prise de risque : prime pour le travail de nuit, pour le transport de produits dangereux, pour accepter d’aller travailler dans des pays en guerre… Rendement et risque sont liés.
Dans le cas d’un placement financier sans risque tel que le livret A, le rendement est relativement faible mais la probabilité que vous perdiez votre capital ou que les intérêts ne soient pas versés est encre plus faible. Pourquoi ? Parce que le Livret A est couvert intégralement par la garantie de l’État.
A l’autre extrême du spectre se trouvent les investissements dans des produits hautement spéculatifs, dont le bitcoin – passé d’une monnaie électronique à un pur instrument spéculatif – représente bon exemple.
Entre le Livret A et le bitcoin se trouve toute une gamme de placements avec leur rendement et leur risque propres. Le défi de tout investisseur individuel consiste alors à panacher ses placements de manière à obtenir le rendement le plus élevé possible sous la contrainte d’un niveau de risque compatible avec ses objectifs et préférences.
source : Lafinancepourtous.com
Dans la mesure où les placements procurent un gain financier (revenu ou plus-value), ils sont surtout exposés à des risques financiers. Les trois principaux sont les suivants :
Lorsque vous placez votre argent, vous devez donc vous assurer de bien comprendre les risques auxquels votre placement est exposé et leurs conséquences potentielles sur sa valeur et ses revenus. C’est une tâche compliquée pour un investissement immobilier (à l’exception des SCPI et des OPCI) ou pour un placement « atypique » (vin, forêt, diamant…) car vous devez la plupart du temps identifier et évaluer les risques par vous-même.
C’est en revanche plus simple pour les OPC(VM), dont les sociétés de gestion sont tenues de fournir un document résumant les risques du placement.
Lorsque vous souhaitez investir dans un OPC (organismes de placement collectif), vous pouvez consulter son DIC. Le document d’informations clés est un document harmonisé au niveau européen qui vous permet de retrouver les informations essentielles sur le placement, sa nature et ses caractéristiques principales. Ce n’est pas un document publicitaire. Il doit être compréhensible et remis avant toute souscription.
Le DIC remplace l’ancien DICI (document d’information clé pour l’investisseur) pour tous les placements collectifs depuis le 1er janvier 2023.
Le DIC présente le niveau de risque du produit via un indicateur chiffré accompagné d’explications, ainsi que des informations sur le rendement attendu. Cet indicateur permet à l’investisseur d’avoir une idée du risque de pertes liées aux performances futures du produit sur la durée de vie recommandée. Il est basé sur une échelle allant de 1 à 7, du niveau de risque le plus faible au plus élevé.
Dans le DIC, le SRI (Summary Risk Indicator) remplace le SRRI (Synthetic Risk and Reward Indicator) du DICI. Le nouvel indicateur de risque combine désormais deux types de risque : le risque de marché et le risque de crédit :
Le SRI est toujours représenté sur une échelle allant de 1 à 7 mais la méthode de calcul est différente de celle utilisée dans le cadre du SRRI. Concernant le risque de marché (seul risque évalué par le SRRI), la méthodologie évolue : les intervalles de volatilité du nouveau SRI sont plus larges et l’évaluation du risque ne repose plus sur l’écart-type du rendement mais sur une approche plus complexe de type VaR. Cette nouvelle méthodologie peut donc entraîner une modification du niveau de risque affiché par rapport à l’ancienne méthodologie du SRRI. Cela ne signifie pas pour autant que le niveau de risque du fonds a diminué.
Niveau de l’indicateur de risque | SRI | SRRI |
---|---|---|
1 | <0,5 % | <0,5 % |
2 | 0,5 % à 5 % | 0,5 % à 2 % |
3 | 5 % à 12 % | 2 % à 5 % |
4 | 12 % à 20 % | 5 % à 10 % |
5 | 20 % à 30 % | 10 % à 15 % |
6 | 30 % à 80 % | 15 % à 25 % |
7 | >80 % | >80 % |
La Value-At-Risk représente la perte potentielle maximale d’un investisseur sur la valeur d’un actif ou d’un portefeuille d’actifs financiers qui ne devrait être atteinte qu’avec une probabilité donnée sur un horizon donné.
Elle est, en d’autres termes, la pire perte attendue sur un horizon de temps donné pour un certain niveau de confiance. Par exemple, si la VAR au seuil de confiance de 95 % à 1 jour est égale à 1 million d’euros, cela signifie qu’il y a 95 % de chances pour que la perte associée à la détention de l’actif n’excède pas 1 million d’euros.
L’échelle numérique du SRI s’accompagne d’éléments d’information sur les autres risques. Des explications sont données sur le niveau de risque lorsque le produit n’est pas détenu pendant toute la période de détention recommandée ou jusqu’à l’échéance prévue.
Lorsqu’il n’est pas facile de récupérer son argent rapidement, cette « illiquidité » du produit doit également être expliquée. C’est le cas par exemple pour les SCPI, car la société ne garantit ni le rachat ni la revente des parts : la sortie n’est possible que s’il existe un acheteur.
Quand la valeur du produit n’est pas libellée en euros, le risque de change, qui est lié aux fluctuations des monnaies, doit également être mentionné.
Enfin, la perte maximale possible de capital doit être indiquée, en particulier lorsqu’elle peut dépasser le montant total de l’investissement initial.
Un OPC est un fonds d’investissement par lequel les investisseurs mettent en commun leur épargne pour investir dans un portefeuille de valeurs mobilières (actions, obligations, autres OPC…).
Les sommes investies dans un OPC sont transformées en parts ou actions de l’organisme : celles-ci reflètent en permanence la valeur du portefeuille qu’il détient. Les OPC interviennent en général sur un marché bien déterminé ; les actions françaises ou les obligations internationales par exemple. Il en existe aussi qui ont une gestion « diversifiée » entre les actions, les obligations ou d’autres marchés.
source : Lafinancepourtous.com
La volatilité est un indicateur qui mesure l’amplitude des hausses et des baisses de valeur d’un placement. La connaissance de la volatilité est utile pour évaluer le risque d’un placement puisque quand la volatilité est élevée, le capital investi peut baisser de façon importante.
Une volatilité élevée s’accompagne généralement d’une espérance de rendement élevée. Cependant, dès lors que la volatilité ne constitue pas l’unique risque d’un placement, une volatilité élevée ne garantit pas une espérance de rendement élevé.
Par ailleurs, la volatilité est un indicateur qui traite les hausses comme les baisses de la même façon. Il accorde donc la même importance aux gains et aux pertes. Or, l’économie comportementale a pu mettre en évidence une « aversion aux pertes », qui correspond à la tendance des individus à ressentir une perte plus fortement qu’un gain de même amplitude. Cela explique que d’autres indicateurs soient parfois préférés à la volatilité, tel le maximum drawdown.
Le maximum drawdown ou « perte successive maximale » se concentre sur les pertes. Il mesure la plus forte baisse dans la valeur d’un portefeuille. Il correspond pendant une durée déterminée à la perte maximale historique supportée par un investisseur qui aurait acheté au plus haut et revendu au plus bas.
La mesure des risques d’un placement est indispensable pour s’assurer qu’il est cohérent avec votre tolérance au risque. Assurez-vous de considérer plusieurs indicateurs ou mieux, de consulter un professionnel, avant d’investir.
Titulaire d'un master en gestion de patrimoine et docteur en économie.